Angoisse de l'excédent - Montée en flèche des revenus et demandes de soins de santé
C'est un phénomène étrange quand une gestion fiscale solide peut être un handicap politique. Mais nous y sommes. Nous vivons une époque unique. Le système de santé canadien peut être décrit comme s'étant effondré ; les médecins, les infirmières et les travailleurs paramédicaux se frayent un chemin dans les décombres, fournissant des soins dans des circonstances impitoyables.

Écrit par
Wes McLean
Vue d'ensemble
De nombreux facteurs y contribuent : une population vieillissante, des problèmes de recrutement et de rétention, et un modèle qui a besoin d'être réajusté. Les avancées technologiques avec les augmentations de coûts correspondantes entrent également en ligne de compte.
Par conséquent, lorsque les citoyens voient des budgets excédentaires ou, au minimum, des déficits fortement réduits, un refrain courant est de dépenser les dollars supplémentaires pour les soins de santé. C'est compréhensible. Il y a eu trop de récits de personnes dans des circonstances déchirantes dans des salles d'urgence surpeuplées, attendant d'être déchargées d'une ambulance, ou d'une ambulance arrivant tristement tard, voire pas du tout. La réponse immédiate est d'appeler à plus de dépenses.
Mais les gouvernements provinciaux dépensent continuellement plus pour la santé, année après année. Sans faillir. Mais l'argent seul ne résoudra pas les problèmes du système.
La nécessité fait que de nouvelles approches se mettent en place, ce qui est encourageant. Qu'il s'agisse de l'utilisation accrue des infirmières praticiennes, des assistants médicaux, des rendez-vous virtuels en cas de besoin, des lieux de soins non urgents pour atténuer la pression des urgences, il y a de quoi être optimiste. Assurer l'offre de main-d'œuvre reste un défi herculéen.
En même temps, alors que les provinces essaient de gérer les attentes sur le montant des nouvelles dépenses disponibles, il peut y avoir une confusion publique sur la raison pour laquelle les Premiers ministres et les ministres de la Santé demandent une plus grande contribution fédérale, si l'argent seul n'est pas la solution.
Dans un rapport intitulé, Tendances des dépenses nationales de santé, L'Institut canadien d'information sur la santé a noté : "Les dépenses totales de santé au Canada devraient augmenter de 0,8% en 2022, après une forte croissance de 13,2% en 2020 et de 7,6% en 2021. Avant la pandémie, de 2015 à 2019, la croissance des dépenses de santé était en moyenne de 4% par an." (Tendances des dépenses nationales de santé | ICIS)
Dépenses depuis COVID-19
La pandémie a provoqué un pic démesuré des dépenses et constitue une aberration, mais même sans COVID-19, les dépenses auraient quand même augmenté.
Examinons d'abord le raisonnement qui sous-tend l'appel à davantage de fonds fédéraux. Les soins de santé sont une responsabilité provinciale. Mais près de la moitié du budget de fonctionnement de chaque gouvernement provincial est consacré aux dépenses de santé. Et ce chiffre ne cesse d'augmenter chaque année.
Lorsque l'assurance-maladie a été conçue, un partenariat fédéral/provincial s'en est suivi ; mais au fil des ans, la balance a été déplacée vers les provinces. Malgré d'importants transferts sanitaires et sociaux du gouvernement fédéral, la part du lion de la charge des coûts revient aux gouvernements provinciaux.
Revenons à l'énigme de l'amélioration des finances provinciales et des problèmes de santé. Malgré l'appel compréhensible à dépenser davantage, les gouvernements ont raison d'être prudents. La reprise économique post-COVID a été importante et la hausse rapide de l'inflation a profité aux caisses de l'État. Une récession pourrait se profiler à l'horizon (données de la BoC nécessaires). Il serait facile pour les provinces d'augmenter les dépenses opérationnelles en matière de soins de santé aujourd'hui, mais le problème est que les revenus gouvernementaux actuellement très élevés ne sont pas garantis de rester.
Mais alors quoi ?
Les gouvernements continueront à dépenser des sommes accrues pour les soins de santé ; le premier ministre Tim Houston a remporté une élection sur pratiquement cette seule question et a le mandat de poursuivre dans cette voie. Tout en travaillant pour obtenir un meilleur arrangement de la part d'Ottawa.
Mais les gouvernements doivent aussi être conscients que l'on ne peut pas compter sur les coffres débordants actuels d'une année sur l'autre. Les gouvernements conservateurs sur le plan fiscal ont raison d'être prudents, de rembourser la dette, ce qui permet de réduire les paiements d'intérêts. Ce qui, à son tour, libère des fonds pour répondre aux priorités du public.
Le Nouveau-Brunswick, qui était un cas désespéré sur le plan fiscal les années précédentes, est sur la voie de la prospérité et les mesures prises garantiront la santé financière à long terme de la province. Les groupes d'intérêt qui dénoncent les dépenses poussent les hauts cris habituels, mais la vérité est qu'une approche pragmatique et une main prudente rapporteront des dividendes à long terme.
Conclusion
Il est encourageant de constater que la température semble baisser entre les gouvernements fédéral et provinciaux, les deux niveaux de gouvernement étant optimistes quant à la possibilité de conclure un accord dans les prochains jours. C'est le fédéralisme coopératif à l'œuvre, et la marque de véritables partenaires dans la fédération, qui font avancer des objectifs communs dans l'intérêt de tous. Le vieux cliché est approprié : "il n'y a qu'un seul contribuable".

À propos de
Wes McLean
Wes McLean est consultant principal au sein du groupe Capital Hill, qui a... a passé 18 ans à conseiller gouvernements conservateurs à Ottawa, au Nouveau-Brunswick et au Manitoba. Il a récemment occupé le poste de chef de cabinet adjoint du premier ministre Blaine Higgs.