Faits saillants du budget du Québec 2023-24

Eric Girard a dévoilé aujourd'hui le budget 2023-2024 du Québec. Il s'agit de son cinquième budget en tant que ministre des Finances de la province et du premier depuis les élections d'octobre dernier.

Voici les faits saillants que l'équipe de CHG Québec a rassemblés.

Mise à jour économique

Le budget 2023 annonce une projection d'un déficit de $4 milliards cette année, qui sera réduit de $1B par an jusqu'à ce qu'il soit équilibré au cours de l'exercice 2027-2028, comme prévu dans le budget de l'année dernière.

L'inflation et les taux d'intérêt élevés freineront l'activité économique. La croissance du PIB réel devrait ralentir, passant de 2,8% en 2022 à 0,6% en 2023.

L'expansion de l'activité économique devrait s'accélérer pour atteindre 1,4% en 2024 grâce à une inflation maîtrisée et à des conditions de crédit plus avantageuses qui favoriseront la reprise économique.

De plus, alors que la croissance future proviendra principalement des gains de productivité, le vieillissement de la population continuera à poser un défi à l'accélération de la croissance économique du Québec.

Faits saillants

  • Réduction de l'impôt sur le revenu des personnes physiques : une réduction de 1 point de pourcentage des deux taux d'imposition les plus bas à partir de cette année sera rendue possible grâce à un investissement de $9,2 milliards d'euros.
  • Nouvelle exonération fiscale pour les projets d'investissement d'une valeur d'au moins $100 millions dans la province. Elle s'appliquera aux revenus de l'entreprise et à ses contributions au Fonds pour les services de santé.

 

La nouvelle mesure entrera en vigueur le lendemain du discours sur le budget et les entreprises auront jusqu'au 31 décembre 2029 pour présenter leurs projets.

La période de congé fiscal sera la suivante :

  • 15% pour les investissements dans les régions métropolitaines de Montréal ou de Québec (centres urbains).
  • 20% pour les investissements en dehors des centres urbains.
  • 25% pour les investissements dans les territoires où l'indice de vitalité économique est parmi les 25% plus faibles au Québec.

La nouvelle exonération fiscale vise un plus grand nombre de secteurs d'activité. Il s'agit notamment de l'extraction de minéraux critiques et stratégiques, des transports et des industries de l'information.

 

Les critères d'éligibilité à cette nouvelle exonération fiscale ont également été simplifiés.

  • L'exigence selon laquelle les investissements éligibles doivent représenter au moins 65% de l'actif net des fonds sera maintenue.
  • Le deuxième critère sera régi par une politique d'investissement et constitué de 3 catégories :
    • Catégorie 1 : Entreprises et sièges sociaux au Québec
      • sont détenus par des Québécois ou ont un centre de décision principal au Québec
      • sont activement exploités au Québec
    • Catégorie 2 : Fonds d'investissement québécois
      • Les fonds d'investissement administrés au Québec qui privilégient les entreprises répondant aux critères de la catégorie 1 pour un montant au moins équivalent aux sommes investies par le fonds bénéficiant d'avantages fiscaux.
    • Catégorie 3 : Autres investissements au profit du Québec
      • Investissements dans le secteur immobilier qui devraient apporter des avantages sociétaux, en particulier environnementaux, sociaux ou culturels.
      • Les fonds d'investissement administrés hors du Québec et axés sur les entreprises répondant aux critères de la catégorie 1 pour un montant au moins équivalent aux sommes investies par le fonds bénéficiant d'avantages fiscaux.
      • Les investissements éligibles dans cette catégorie peuvent représenter au maximum 10% des actifs nets.

 

Le Québec étant en situation de plein emploi, les pénuries de main-d'œuvre seront résolues de trois manières principales :

  • Une augmentation de l'investissement dans le commerce des compétences ;
  • Une augmentation des investissements dans l'intégration par le biais de la francisation et de la reconnaissance des diplômes des immigrés ;
  • Automatisation des processus, utilisation de technologies innovantes et émergentes pour améliorer l'efficacité et fournir ainsi des services plus rapides, plus accessibles et adaptés à la nouvelle réalité.

Répartition du budget par secteur

Agroalimentaire

Le gouvernement continuera également à promouvoir les bonnes pratiques en matière de développement durable en récompensant les actions favorables à l'environnement et en appliquant le principe du pollueur-payeur. À cet égard, le budget 2023-2024 prévoit environ $23 millions sur deux ans pour promouvoir les pratiques agro-environnementales.

La récompense des bonnes pratiques est une mesure clé du plan pour une agriculture durable 2020-2030. Elle vise à reconnaître les bonnes pratiques agricoles qui se concentrent sur l'obtention de résultats et vont au-delà des exigences réglementaires. Depuis le lancement de l'initiative en février 2022, près de 1 800 entreprises ont adopté des pratiques agricoles durables.

  • Le gouvernement souhaite que davantage d'entreprises s'engagent à appliquer les pratiques éligibles, telles que la réduction d'au moins la moitié du risque global lié aux pesticides et aux produits chimiques très dangereux.


Minéraux critiques et piles

  • En 2023-2024, l'augmentation des dépenses de 12,3% est principalement due à l'augmentation du coût des crédits d'impôt et à l'augmentation ponctuelle des dépenses liées aux initiatives financières, en particulier celles pour le développement de l'industrie des batteries.
  • Pour attirer au Québec des projets d'investissement d'envergure, notamment dans le secteur des batteries, il est important de mettre à la disposition des entreprises de grands sites industriels.

Afin d'attirer des projets d'envergure au Québec, le gouvernement débloque $40,0 millions sur quatre ans.

Ce montant sera utilisé pour réaliser des études de caractérisation des terrains, des travaux d'ingénierie et d'avant-projet, et pour assurer le développement durable des sites industriels.

Par ailleurs, $135,5 millions sont prévus dans le Plan québécois des infrastructures 2023-2033 pour l'aménagement de terrains industriels.


Cybersécurité, transformation numérique et technologie cloud

  • Le ministère de la Cybersécurité et de la Transformation numérique (MCN) disposera d'un budget de $173 millions, contre $134 millions l'année fiscale dernière.
  • Dans le budget 2022-2023, le gouvernement a annoncé le lancement du programme de renforcement de la cybersécurité (PRC), qui représente un investissement de $100,0 millions sur deux ans, afin d'assurer la protection des informations et de se prémunir contre les cybermenaces.


Des mesures de protection obligatoires supplémentaires doivent être mises en œuvre pour contrer le nombre sans cesse croissant de cyberattaques. À ce titre, le gouvernement débloque $70,0 millions sur trois ans à partir de 2024-2025 pour étendre la PRC et déployer des projets de cybersécurité dans l'ensemble des organismes publics.

  • Le gouvernement continue de promouvoir la culture de l'innovation et de la recherche en renforçant les mesures de soutien et en créant de nouvelles chaires de recherche en études québécoises.


Les établissements d'enseignement réalisent des gains d'efficacité en consolidant leurs ressources informatiques et en migrant vers l'informatique en nuage.

À cette fin, le budget 2023-2024 prévoit des investissements de $91 millions d'ici 2027-2028 pour renforcer la culture de l'innovation dans l'enseignement supérieur et soutenir l'adoption des avancées technologiques, dont $45 millions seront consacrés au soutien de la transition des ressources d'information vers l'informatique en nuage. $5 millions sont budgétisés pour cette année fiscale.

Les organismes publics du réseau de l'éducation et de l'enseignement supérieur sont tenus d'achever leur migration vers l'informatique en nuage d'ici le 31 décembre 2025.

  • Pour aider les entreprises à intensifier leurs efforts de numérisation, le gouvernement met en œuvre l'offensive du virage numérique, qui soutient de nombreux organismes et entreprises de divers secteurs de l'économie québécoise dans leurs efforts pour accroître leur productivité.


À ce jour, l'offensive "Digital Shift" a soutenu 25 initiatives qui aideront plus de 15 000 entreprises dans leurs projets de transformation numérique.

Pour poursuivre cette initiative, le gouvernement fournit un montant supplémentaire de $50,0 millions sur deux ans.

  • Dans le budget 2023-2024, le gouvernement prévoit d'allouer $240,2 millions d'ici 2027-2028.
    • $173,7 millions sont prévus d'ici 2027-2028 pour soutenir l'accès aux données et la transformation numérique dans le réseau éducatif.


En outre, le passage au numérique qui se poursuit dans les écoles offre aux jeunes de nouveaux moyens d'apprendre, de communiquer, de partager, de créer et de collaborer.

Parallèlement, des investissements seront réalisés dans la gestion numérique du réseau. Ces investissements permettront de migrer le réseau vers le nuage et de renforcer sa cybersécurité.

  • $66,5 millions pour accroître l'efficacité du réseau et du ministère de l'Éducation. $11,7 millions pour cette année fiscale.
  • $5,0 millions d'euros sur deux ans pour développer une expertise de pointe au sein du ministère de la Cybersécurité et du Numérique en faisant appel à des scientifiques et des experts en automatisation et en intelligence artificielle issus d'universités et de centres de recherche. Ces investissements représentent la première étape vers l'utilisation de ces pratiques et technologies dans le service public et l'exploitation de leur plein potentiel.


Technologies vertes et innovation

  • Le gouvernement débloque également $30 millions d'euros pour soutenir la transition verte et la décarbonisation de l'économie. Cet argent soutiendra les entreprises qui développent et commercialisent des technologies propres.
  • En février 2022, le gouvernement a dévoilé les deux premières zones d'innovation du Québec :
  • DistriQ, située à Sherbrooke, dans le secteur des sciences quantiques et des applications technologiques, qui permettra au Québec d'accueillir dans les prochains mois un ordinateur quantique IBM à la fine pointe de la technologie, le premier au Canada ;
  • Technum Québec, situé à Bromont, dans le secteur des technologies numériques.

Le gouvernement fournit $100,0 millions sur cinq ans pour continuer à créer des zones d'innovation.


Logement

  • Des investissements de 1,4 milliard de dollars sur six ans sont prévus pour améliorer l'accessibilité au logement. De ce montant, $650 millions seront affectés à l'achèvement de plus de 5 250 logements sociaux et abordables dans l'ensemble du Québec, ainsi qu'à la préservation des logements vieillissants.


Infrastructure

Le Québec a d'importants besoins en matière d'infrastructures publiques. Pour y répondre, le gouvernement annonce une augmentation de 1,4 milliard de dollars sur 10 ans dans le cadre du Plan québécois des infrastructures (PQI), totalisant 1,4 milliard de dollars de dépenses en infrastructures dans le cadre du plan PQI 2023-2033.

  • 60% seront alloués à la maintenance des infrastructures, tandis que 40% iront aux nouvelles infrastructures.
  • $22,2 milliards pour l'infrastructure du secteur de l'éducation
  • $300 millions d'euros pour les infrastructures sportives et récréatives


Près de $20 millions sont également prévus pour soutenir la modernisation des barrages municipaux.

Afin de poursuivre la mise en œuvre du plan d'action pour le secteur de la construction et d'accroître la productivité de l'industrie de la construction, le gouvernement encourage et aide les entreprises du secteur à mettre en place un système de modélisation des données du bâtiment.

La modélisation des données du bâtiment (BIM) est un processus qui permet d'accroître les performances en termes de coûts et de délais. À cette fin, le gouvernement fournit $11,0 millions sur trois ans pour le déploiement de sa feuille de route BIM.


Développement économique rural

  • Pour contribuer à la prospérité des régions, le gouvernement prévoit, dans le budget 2023-2024, des initiatives totalisant plus de $1,4 milliard sur cinq ans et visant à :
    • soutenir la croissance du secteur bioalimentaire ; $813M ($40,5M cette année fiscale)
    • poursuivre les actions en faveur d'une meilleure connectivité ; $109M, 55.6($55.6M cette année fiscale)
    • Exploiter la valeur des minéraux du sous-sol québécois. $10M, ($5M cette année fiscale)


Transport

  • Il n'est pas fait mention du programme Roulez Vert qui offrait un retour de $7 000 aux Québécois qui achetaient des véhicules électriques.
  • $722 millions sur six ans pour assurer la mobilité continue des personnes et l'approvisionnement des communautés, ainsi que pour investir dans des infrastructures de transport terrestre efficaces et sûres. Sur ce montant, $400 millions soutiendront le rétablissement des transports en commun, tandis que $200 millions serviront à soutenir le secteur municipal dans l'entretien et l'amélioration du réseau routier local.
  • $55,0 millions sur trois ans pour soutenir l'innovation dans le secteur des transports, en particulier les partenariats de recherche et développement et les vitrines technologiques.
  • $2,2 milliards sur quatre ans (dont $400 millions pour l'exercice en cours) pour soutenir les organismes de transport public dont la fréquentation a chuté par rapport aux chiffres d'avant la pandémie.

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